Un modéliste hors du commun ... André est un modéliste dont on aimerait pouvoir contempler tout à loisir les réalisations, observer les détails et poser des questions à l'auteur .... Malheureusement, ce Français habite l'Australie et je me contenterai de collectionner les photos qu'il a bien voulu m'envoyer et que je me fais un plaisir de partager avec vous.
Voici quelques-uns de ses modèles, tous accompagnés d'une petite notice historique ou anecdotique. Merci à mon ami Didier de m'avoir fait entrer en relation avec lui. |
| | la poupe |
| Vaisseau trois ponts de Monsieur de TOURVILLE au 1/48ème- 80 canons - 1680 | Ce type de vaisseau a donné sous Louis XIV de nombreux navires de ligne, dont le fameux SOLEIL ROYAL. J'avais toujours rêvé d'en construire un, je reculais toujours devant la difficulté, étonné par la fabrication des canons gravés. Je me suis dit que si j'arrivais à faire ces canons gravés en relief, je ferai le bateau ! Cela m'a pris 10 ans, mais 10 ans de bonheur ! Toutes les pièces de bois correspondent à la réalité. Uniquement pour la charpente des couples (72), on peut estimer que, fini, cela fait entre 4000 et 5000 pièces. La monographie de Jean BOUDRIOT et l' « Art du Modélisme » de Bernard FRÖLICH m'ont beaucoup aidé. Tous les détails à l'intérieur de la coque : pompes, cabestans, parc à moutons, four à pain, cuisine, … sont en place. Il y a plus de 300 à 400 poulies : simples, doubles, triples, … Je ne suis pas un bon sculpteur et la poupe m'a donné beaucoup de mal. La dorure est moitié en peinture et moitié en feuilles d'or de 21 carats. Le bois utilisé est en majorité du bois précieux : bois de rose de Papouasie, jarrah, buis pour les sculptures, érable d'Indonésie. Les habitacles arrières sont démontables pour faire voir les bannettes, la chambre du Conseil, le mess des officiers, … Il faudrait faire des dizaines de photos pour commenter les différents détails. |
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| | côté bas-bord montrant les couples (76) dans les oeuvres vives |
| | côté tribord et vue de la poupe |
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| Sous-marin allemand type VII A - U27 - au 1/35ème | En fait ce sous-marin est le prototype de la fameuse série des sous-marins de type U : VII.C qui ont failli gagner la deuxième guerre mondiale ; les projets antérieurs n'avaient pas donné satisfaction. J'ai été fasciné par la technologie des sous-marins allemands et par leurs performances. Les derniers sous-marins allemands en 1945 étaient largement en avance sur les autres (puissance, vitesse : en plongée, 16 à 18 nœuds) à l'image des avions à réaction. Heureusement que les bombardements alliés ont interrompu ces progrès. Mais les derniers types ont donné aux alliés la solution pour la technologie actuelle. Pour l'histoire, ce sous-marin a été coulé en septembre 1939 dans la Manche. Ce modèle que j'ai fait il y a plus de 40 ans en France, marchait très bien et plongeait à merveille : il était radio commandé avec le matériel de l'époque, un réservoir d'air sous pression pour chasser les ballasts, un seul moteur électrique avec un réducteur double pour chaque hélice. Malheureusement il n'a pas supporté le voyage France-Australie : le bois surchauffé dans le container fuyait de partout. Il est devenu un modèle fixe d'exposition !
Echelle : 135 ème ; longueur du modèle : 1,78 m. |
| Sous-marin allemand U862 - type IXD2 - "Far East" de croisière au 1/35ème | Longueur : 87.6 m ; vitesse en surface : 19 nœuds, en plongée : 6.9 nœuds ; rayon d'action : 23 700 milnes nautiques à 12 nœuds. Modèle à l'échelle 1/35ème soit 2,53 m. Lancé en 1943, opérationnel en novembre 1944, il a été récupéré par les Japonais après la défaite allemande en mai 1945 à Singapour et capturé par les anglais le 15 août 1945. Commandant : Kapitanleutnant Heinrich Timn. Avec le U862, il effectua une croisière sans retour en Allemagne depuis Brême jusqu'à Djakarta. Puis à la demande des Japonais, il patrouilla sur les côtes Ouest et Sud de l'Australie pour ensuite faire le tour de la Nouvelle-Zélande avant son retour pour Singapour. Durant ces longs périples, il coula différents navires de commerce. Mais ce type de sous-marin, le groupe « Mousson », était surtout fait pour amener des techniques aux japonais et rapporter des produits rares d'Extrême-Orient. Un livre de David Stevens (en anglais) « U-Boat far from home » relate parfaitement cet exploit (IBSN I 86448 267 2).
Mon modèle navigable comporte : des batteries 12 et 6 volts, un compresseur d'air pour chasser les ballasts, un réservoir d'air pour tirer une torpille (un seul tube actif). A l'air libre, la torpille est propulsée à plus de 25 mètres. Un système automatique et temporisé ouvre les portes de 4 tubes de lancement, une électrovanne propulse quand les portes sont grandes ouvertes puis les referme. Les 8 canaux permettent de commander individuellement les différents appareils. Une quille de plomb amovible de plus de 10 kg permet une flottabilité proche du point zéro, complétée par le remplissage des ballasts. L'échelle du 1/35ème permet d'utiliser des personnages qui ne sont là que pour l'exposition. J'ai aussi eu la chance de trouver un livre relatant la construction des sous-marins allemands, de l'origine à 1950 avec les plans complets de différents types, mais en Allemand que je ne connais pas ! ! |
| | kiosque avec équipage (amovible !) |
| | torpille type qui peut-être tirée |
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| | tube avant lance-torpilles (sortie de torpille) |
| | le U862 avec sa torpille |
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| | Arrière : 2 hélices, 2 gouvernails, 2 tubes lance-torpilles |
| | kiosque et équipage |
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| Liberty Ship "Oyonnax" de la Compagnie de Messageries Maritimes au 1/75ème | Il existe de par le monde des milliers de modèles de bateaux modernes, surtout des modèles fixes d'exposition commandés par les compagnies de navigation. Mais je n'ai encore jamais vu un modèle de Liberty Ship en dehors de la version militaire fabriquée par les USA, ces « affreux petits canards » comme disait Roosevelt qui ont « été créés par des génies pour être conduits par des imbéciles ».
Je fus de décembre 1956 à juin 1957 un de ces « imbéciles » pour un voyage de 8 mois de Dunkerque à Tien Tsin (Pékin) et retour alors que le canal de Suez était bouché pour une longue période ! En effet j'ai été un officier mécanicien pendant plus de 11 ans aux Messageries, j'ai même fait la ligne Tahiti-Australie pendant 3 ans sur les paquebots « Eridan », « Tahitien », « Calédonien » et j'en garde un souvenir d'autant plus merveilleux que c'est à cette époque que j'ai rencontré mon épouse australienne en 1955. J‘ai fait, comme on dit, d'autre navires plus sophistiqués, mais j'ai pensé qu'il fallait honorer ce type de bateau construit pour une traversée USA – Angleterre et qui ont navigué 30 ans après la guerre.
Ce modèle est à l'échelle 1/75 ème, soit 1,76 m. Les Libertys ne dépassaient pas la vitesse de 10 – 11 nœuds, vitesse maximum des convois en Atlantique Nord. |
| Son nom américain pendant la guerre qu'il fit dans le Pacifique, aux Philippines, entre 1943 et 1945, fut « William O'Alwater. Il fut livré (vendu) à la France le 16 avril 1948. Sa machine est une machine alternative à vapeur.
Le modèle, propulsé par un moteur électrique, est radio-commandé : moteur, gouvernail ; et un programmateur à cames commande tous les circuits électriques suivant qu'il naviguera de nuit ou de jour, ou se trouvera au port toutes les lampes-cargo de cales allumées. Il possède également une sirène (électronique). Ses fonctions sont simples, l'intérêt de ce modèle est dans les détails. Ainsi une pompe à eau simule le circuit de refroidissement du condenseur. |
| | les différents organes intérieurs |
| | le château |
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| | lampes-cargo de cales allumées |
| | lampes-cargo et de coursives extérieures allumées crépuscule ou aube ! |
| | Oyonnax dito, mais à minuit ! |
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| "ENDEAVOUR", navire d'exploration au 1/100éme - James Cook |
| | La construction de ce modèle d'exposition débuta en 1938 quand mes deux beaux-frères ramenèrent un morceau de poutre d'un ancien trois mâts le « Tingira » ex « Sobraon » qui avait fini sa carrière comme « ponton » pour jeunes délinquants, puis comme base pour des scouts marins et enfin démantelé. Mon beau-frère Miles COOPER était fou de bateau à voile, son rêve était d'embarquer sur le « Josef Conrad », un trois mâts barque. Sa demande avait été acceptée, mais en 1939 la guerre saborda son rêve. Il partit néanmoins dans la marine marchande anglaise, mais il avait laissé derrière lui ce morceau de poutre qu'il avait dégrossi à la forme de la coque de l' « Endeavour ». Mon autre beau-frère me la confia pour que je finisse le « travail ». C'était en 1985 Miles n'est jamais revenu en Australie. En février 1942, son pétrolier où il était cadet fut torpillé par le sous-marin allemand U66 sur la côte des USA au Cap Hateras. Il n'y eut qu'un seul survivant.
C'est un peu à sa mémoire que j'ai terminé ce voilier. J'ai eu la chance que le musée de Greenwich à Londres édite une étude sérieuse et complète sur ce navire, celles existant avant étaient très mauvaises. Bien sûr, avec sa coque pleine, il n'a rien à voir avec le « 80 canons » ! Mais, malgré l'échelle de 1/100ème, les détails extérieurs à la coque sont complets, surtout le gréement à sec de voile. Le plus délicat ce sont les poulies au 1/100ème, elles ne font pas 2 mm de long mais elles fonctionnent toutes !
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| "PEN KALET", thonier de Douarnenez
J'ai fait ce modèle navigable pour notre petit-fils il y a une quinzaine d'années. Il a aujourd'hui 21 ans ! Avec ses études, il n'a plus le temps de jouer !
Ce genre de maquette est très facile à exécuter. Elles sont très décoratives et jolies. Je l'ai radiocommandé pour le gouvernail afin de ne pas le perdre, et aussi motorisé pour la même raison.
Merci pour cette participation André. |
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